Des trésors de la Collection Cartier dévoilés au Grand Palais
Des trésors de la Collection Cartier dévoilés au Grand Palais
Jardins
&
Des grands Moghols aux Maharajahs
Joyaux de la Collection Al Thani
5 mai 2017
Du 15 mars au 24 juillet
Jardins
Du 29 mars au 5 juin
Des grands Moghols aux Maharajahs - Joyaux de la Collection Al Thani
De mars à Juillet 2017, le Grand Palais accueille deux nouvelles expositions : Jardins et Des grands Moghols aux Maharajahs – Joyaux de la Collection Al Thani. A cette occasion, les commissaires d’expositions respectifs ont fait appel, entre autres institutions, à la Collection Cartier pour illustrer ces thématiques. Celles-ci étaient déjà à l’honneur dans le cadre de l’exposition rétrospective Cartier, Le Style et l’Histoire, présentée dans les Galeries Nationales en 2013-2014.
Jardins
Du 15 mars au 24 juillet
Jardins considère à la fois l’histoire de l’art des jardins et l’histoire des expositions sur ce thème, dans une mise en abyme rarement abordée. Peintures, sculptures, photographies, dessins, objets précieux mais aussi installations faisant appel au sens, tel l’odorat, proposent une approche globale. Le jardin apparaît comme une œuvre d’art totale, qui pose la question centrale de la représentation.
Les dix-sept pièces de la Collection Cartier, sélectionnées par le commissaire de l’exposition Laurent Le Bon, composent une nature figurative et réaliste non dénuée de poésie. Les fleurs font partie du vocabulaire de Cartier et représentent un des thèmes privilégiés du joaillier. Les créations florales se situent dans cette lisière entre naturalisme et évocation poétique.
Broche-pince Fleur - Cartier Paris
Commande de 1941 - Platine, or, diamants
Collection Cartier Nils Herrmann, Collection Cartier © Cartier
Paire de broches Branches de fougère - Cartier Paris, 1903
Platine, diamants
Vendue à Sir Ernest Cassel
Collection Cartier Nils Herrmann, Collection Cartier © Cartier
Broche-pince Fleur - Cartier Paris, 1938
Or, platine, diamants, rubis
Vendue à un membre de la famille de Rothschild
Collection Cartier Nils Herrmann, Collection Cartier © Cartier
Dès les débuts de la Maison Cartier, puis tout au long de son histoire, le répertoire floral s’inscrit dans l’évolution stylistique du joaillier. Il s’affirme très tôt, au début du XXe siècle durant la Belle Époque, comme un genre à part entière, avec les créations de style Guirlande, en platine et diamants. L’éblouissement de ces matières précieuses s’enrichit dans les années 1920 des jeux de contrastes et des combinaisons chromatiques du style Tutti Frutti : ainsi éclot une nature généreuse et féconde autour de pierres gravées de couleur - saphirs, émeraudes, rubis - dans une allusion joyeuse à une Inde rêvée.
Broche-pince et paire de boucles d’oreilles Cartier, vers 1970 – Or Bois
Collection Cartier – Nick Welsh, Collection Cartier © Cartier
À partir des années 1930, l’inspiration se concentre autour du travail des lignes et du volume. Jeanne Toussaint, qui dirige la création depuis 1933, puise dans le répertoire floral et le sublime par une interprétation nouvelle et anticonformiste toute en « relief ». Ainsi naît en 1941 une broche fleur, dont la tige, entièrement articulée, bouge lorsqu’on la porte. Pétales tombant, la fleur, de profil, semble bousculée par le souffle du vent ou alourdie de soleil. Une nature irréelle se dessine, faite d’audace et de liberté qui s’illustre encore dans les années 1970 lorsque Cartier crée une broche fleur aux pétales de bois et au pistil d’or, association osée de matières précieuse et première...
Comme le prouvent la richesse et la vitalité de cette veine créative, les compositions florales de Cartier sont aussi l’expression du savoir-faire des artisans de la Maison et reflètent les prouesses techniques de chaque époque. Fleurs, feuillages, paniers de fleurs, bouquets, palmes s’inscrivent ainsi au cœur du vocabulaire de Cartier et célèbrent une nature au plus près du réel et pourtant distanciée, qui par son « réalisme irréel », comme disait Jean Cocteau, témoigne de la fascination de Cartier pour le naturel et sa transposition joaillière.
Des grands Moghols aux Maharajahs – Joyaux de la Collection Al Thani
Du 29 mars au 5 juin
Ornement de turban l’Œil du Tigre – Cartier, 1937
Platine, diamants, dont diamant Œil du Tigre d’un poids de 61.50 ct
Collection Al Thani
Tous droits réservés. Photo Prudence CumingPlongée au cœur de la tradition joaillière indienne, Des grands Moghols aux Maharajahs – Joyaux de la Collection Al Thani a été conçu comme un parcours, une traversée. Construite autour de plus de 270 pièces de la Collection Al Thani et de prêts consentis par des institutions ou des collections particulières, comme la Collection Cartier, cette exposition présente des pièces liées à l’histoire des bijoux de cour. Pierres rares et diamants indiens, de la période moghole à nos jours, dialoguent ainsi avec des objets d’art.
Collier hindou – Cartier Paris, commande de 1936, transformé en 1963
Platine, or, diamants, saphirs, émeraudes, rubis
Commande spéciale de Mrs. Daisy Fellowes
Collection Cartier – Nils Herrmann, Cartier Collection © CartierLa scénographie immersive invite à voyager au cœur d’une architecture de lumière, référence à l’immense raffinement de la culture indienne. Ce voyage se déroule en deux parties autour des thèmes qui structurent l’événement : le raffinement artistique de l’Inde moghole et les échanges entre l’Inde et l’Europe depuis la Renaissance.
Collier de chien – Cartier Paris, commande de 1928
Platine, diamants dont sept de forme coussin et de forme ronde pour un poids de 76,55 carats
Créé pour Sir Bhupindra Singh, maharajah de Patiala
Collection Cartier – Marian Gérard, Collection Cartier © CartierLes créations d’inspiration indienne de Cartier, qu’elles soient issues de la Collection Al Thani ou de la Collection Cartier, racontent comment la Maison a su s’approprier et sublimer cette influence pour l’inscrire au cœur de son identité stylistique.
Émeraude dite Taj Mahal – Inde, 1650-1700
Poids : 141,13 ct - Collection Al Thani
All rights reserved. Photo Prudence CumingPour l’exposition, Cartier a prêté trois pièces majeures de sa Collection. Avec ses 2930 diamants et ses deux grands rubis birmans, le prestigieux collier d’apparat du maharajah de Patiala représentait à l’origine près de 1000 carats. Cette pièce de légende formait, avec un collier de chien en platine et diamants orné de sept diamants de forme coussin et ronde, une parure cérémoniale exceptionnelle. C’est cet ensemble, aujourd’hui reconstitué, qui sera exposé lors de l’événement au Grand Palais aux côtés d’une autre création de style indien, emblème du style Tutti Frutti chez Cartier. Flamboyant, féminin, généreux, le collier hindou de Daisy Fellowes, avec ses rubis, ses saphirs et ses émeraudes gravées, donne la mesure de l’importance de cette influence dans la créativité de la Maison.
Cette exposition sera aussi une occasion de découvrir, aux côtés des créations de la Collection Cartier, d’autres pièces anciennes et contemporaines dont l’ornement de turban créé par Cartier pour le maharajah de Nawanagar autour de l’« Œil du Tigre », diamant couleur « tabac ».
Après le Metropolitan Museum of Art à New York, le Victoria & Albert Museum à Londres, le musée MIHO au Japon, la Collection Cartier est fière de participer à l’itinérance de cette exposition.
Sensible à l’expertise et à la connaissance du Collectionneur tout autant qu’à son désir de partager ses créations, Cartier soutient en tant que mécène cet évènement.
Collier créé pour Sir Bhupindra Singh, maharajah de Patiala – Cartier Paris, commande de 1928
Platine - Diamants - Zirconia - Topazes - Rubis synthétiques Quartz fumé Citrine
Collection Cartier – Nick Welsh, Collection Cartier © CartierCréé pour Sir Bhupindra Singh, maharajah de Patiala
En 1925, le très riche souverain d’un État sikh du Penjab, sir Bhupindra Singh, maharajah de Patiala, confie à Cartier ses parures et joyaux afin qu’ils soient transformés en parures de facture plus occidentale.
Après trois années de travail, le résultat est exposé rue de la Paix en 1928, et compte en particulier un somptueux collier d’apparat monté sur platine. Le tout pesait près de mille carats, avec 2 930 diamants et deux grands rubis birmans. Au centre du collier, le diamant De Beers serti en pendentif, de 234,65 carats, alors le septième plus gros diamant du monde.
Disparu après l’indépendance de l’Inde en 1947, ce collier est retrouvé en très mauvais état en 1998 par Eric Nussbaum, le fondateur de la Collection Cartier. La restauration menée par les artisans de Cartier dura plus de deux ans. Après de nombreux essais, il fut décidé de recourir à des pierres synthétiques, capables de restituer un éclat proche des pierres originales. Le zirconium et la topaze blanche furent ainsi utilisés pour remplacer les diamants, et des rubis synthétiques furent posés à la place des originaux birmans. Le travail consista ensuite à restaurer les chaînes de platine, et surtout à reconstituer à l’identique l’ensemble du pendentif où le De Beers était serti. Il fallut donc retrouver et mettre en œuvre d’anciennes techniques dont la tradition s’était perdue. Le collier dans son état actuel fut présenté pour la première fois en 2002.
Collier de rubis de Nawanagar – Cartier, 1937
Platine, rubis, diamants
Collection Al Thani © Christie’s Images Ltd