Richard Mille RM 71-01 Tourbillon Talisman
Richard Mille RM 71-01 Tourbillon Talisman
Une superbe synthèse de différentes cultures,
de codes variés, et une maîtrise de la haute joaillerie
qui subliment les volumes, allient les matières,
et jouent avec les finitions et les contrastes
12 juin 2018
Nous cherchions une jeune femme moderne, créative, talentueuse, pour accélérer cette impulsion et entraîner la collection femme vers les sommets. Ce défi, c’est Cécile Guenat, la fille de mon ami et associé Dominique, qui l’a relevé en surmontant les obstacles techniques, s’affranchissant du consensus et imposant un style singulier et résolument contemporain. Est née cette série ultra-exclusive de 10 modèles, chacun étant une véritable œuvre d’art. Cécile a su effectuer une superbe synthèse de différentes cultures, de codes variés, et sa maîtrise de la haute joaillerie a permis de sublimer les volumes, d’allier les matières, de jouer avec les finitions et les contrastes. Elle a su se jouer de l’opposition entre le poli de l’or et la brillance du diamant, et maîtriser les lignes géométriques complexes et variées pour en faire un ensemble harmonieux.
Nous devions par ailleurs allier une prouesse technique à cette création d’exception pour sublimer ce lancement : le premier calibre tourbillon Maison ! Quoique majeure, cette spécificité ne fait que s’ajouter aux autres caractéristiques hors normes, tant en matière de performance que de fiabilité et de finitions à couper le souffle.
Ce remarquable calibre a en effet demandé de nombreuses années d’études, de développements, de tests et de validations. Ce lancement représente un pas significatif dans l’histoire de la marque, et nous permet d’aborder une nouvelle phase enthousiasmante et pleine de promesses.
INSPIRATIONS
Interview Cécile Guenat
Directrice collections femme
Genèse du projet
Dans quelles circonstances vous a-t-on confié cette collection ?
Lorsque mon père, Dominique Guenat, coprésident de Richard Mille et Richard m’ont sollicitée, il y a trois ans maintenant, parce qu’ils recherchaient, pour les montres femme, une inspiration nouvelle, je travaillais à Londres chez le designer bijoux de mode Scott Wilson. Dans cette petite structure, j’intervenais à tous les stades dans la conception de collections pour diverses maisons de couture et dans la création de marque. Antérieurement, je m’étais réorientée après un apprentissage technique très formateur de quatre années chez un bijoutier de Lausanne vers une formation plus théorique à la Haute École d’Art et de Design de Genève (HEAD).
Après avoir bien insisté sur le fait que je ne venais pas du monde de l’horlogerie, j’ai bien sûr accepté la proposition qui m’était faite, très motivée par mon désir d’essayer de conduire l’horlogerie vers quelque chose de nouveau.
Quelles ont été vos sources d’inspiration pour ces créations ?Elles sont très nombreuses, à commencer par l’Art déco de même que le Bauhaus par touches plus discrètes. Ce sont des références importantes en matière de design ainsi que pour mon travail. J’aime l’Art déco parce qu’il favorise le passage des techniques propres à un artisanat vers un autre, tout en jouant des différences d’échelles, provoquant un mélange des genres qui n’en est pas tout à fait un.
J’apprécie aussi le mouvement Art and Crafts, et sa philosophie d’art total que résume parfaitement le mot allemand :
Gesamtkunstwerk.
Mon travail est le fruit d’influences très différentes, parfois inattendues, voire improbables : au moment où je dessinais cette collection, c’était l’été du Pokémon Go et la notion de morphing m’a inspirée pour certains des caractères de la collection... comme aussi les arts premiers, masques, sculptures africaines, qui ont eu un impact extrêmement important sur la plupart des grands artistes modernes et contemporains. La géométrie et la sacralité de ces œuvres me fascinent d’autant plus qu’ils ont anticipé le design d’aujourd’hui à travers la fusion du fond et de la forme.
Je suis sensible au fait que les objets usuels, dont font partie les montres, soient vraiment perçus comme des objets d’art qui méritent d’être sublimés.
De nos jours, bijoux et montres peuvent aussi acquérir cette qualité de talismans. J’avais une idée de ce que je voulais dès le départ et j’ai conçu un moodboard à partir de mes dessins et recherches d’images car, à mon sens, tout ce qui passe par la tête peut révéler un intérêt.
Dans quelle atmosphère aimez-vous travailler ?En général, en musique et, dans un monde idéal, il faudrait que je puisse chanter tout en dessinant ! Sur ce projet, j’ai écouté Frank Ocean et Sinatra, entre autres. J’apprécie ce genre de musiques pour le rythme, l’univers qu’elles suggèrent, c’est propice à la création. J’aimerais être capable de me programmer des horaires de travail mais j’ai parfois besoin de procrastiner plusieurs heures, c’est impossible à maîtriser. Il m’arrive de visionner un film, pensant qu’il va entrer en résonance avec les réflexions de la journée, et ensuite je mets de la musique et je commence à dessiner. Comme tout processus créatif, c’est difficile à décrire.
Quel a été votre cahier des charges pour la RM 71-01 Tourbillon Automatique Talisman ?À mon arrivée chez Richard Mille, on m’a d’abord suggéré de réfléchir à des modèles pensés pour la haute joaillerie. La demande a ensuite évolué au gré des séances de développement. Un jour, notre directeur technique mouvement, Salvador Arbona, nous a présenté le tourbillon automatique maison, qui était en gestation depuis quelque temps déjà. Je l’ai tout de suite trouvé magnifique. Ils m’ont proposé de travailler dessus et voulaient que j’imagine son habillage. Je me suis enthousiasmée et plutôt que de me limiter à une idée, j’ai dessiné plusieurs versions.
Est-ce vous qui avez suggéré l’idée de collection ?Il est habituel dans l’univers de l’horlogerie de concevoir un seul habillage que l’on décline dans des matériaux différents. Alors, seule la couleur change. Le désir de mettre au point une collection m’est assez rapidement venu en dessinant. Cette option m’apparaissait à la fois plus exclusive et susceptible d’intéresser davantage les clientes. Créer plusieurs pièces, c’est affirmer plusieurs caractères.
Je réalise que moi-même en tant que femme, j’aime être mise en situation de choisir. Afin de convaincre, j’ai montré diverses variations à partir du cadran historique. Très rapidement, il est devenu assez évident pour tout le monde que nous proposerions des versions distinctes. C’est à ce moment-là que j’ai vraiment défendu l’idée de collection au sens de la haute couture ou de la haute joaillerie.
À partir de quels axes principaux avez-vous développé cette collection ?
J’ai d’abord repris les lignes élaborées du mouvement squeletté que je voulais préserver. Puis mes premières propositions ont privilégié la couleur, mais très vite ont été préférées les options diamant, saphir noir, nacre, onyx, et donc les gammes de blanc et de noir. Il s’agissait de conserver les codes de la marque. Parmi ces derniers, le design, le volume, et la fabrication des cadrans eux-mêmes n’étant pas dans la tradition horlogère, nous avons dû relever quantité de défis techniques. Ce fut un vrai travail d’équipe avec de très nombreux allers-retours et de multiples modifications et conciliations.
La forme des cadrans, déjà définie notamment par le choix de couronner le tourbillon en m’inscrivant dans le dessin de la platine, laissait cependant de nombreuses possibilités pour les sertissages et les gravages de la boîte. Il m’est apparu indispensable d’introduire des tonalités différentes, raison pour laquelle les cadrans définissent deux univers volontairement distincts : l’un plus végétal et l’autre plus urbain, évocateur du constructivisme russe. Je suis parvenue, comme je le souhaitais, à instaurer un jeu de prolongation des lignes du cadran à la fois sur la lunette, sur la carrure et sur le fond de boîte.
S’il m’est assez difficile de définir mes inspirations tant elles sont variées et en même temps mêlées, l’approche n’en est pas moins très structurée ! Depuis les gouaches, des évolutions sont intervenues, mais le résultat final reste très proche des inspirations initiales.
ATELIERS
Une signature artisanale
Pour cette collection féminine autour du tourbillon, Cécile Guenat, directrice collections femme et responsable de la division Haute Joaillerie, avait à cœur de proposer un décor joaillier à la hauteur du raffinement mécanique de la marque. La mission a été confiée aux plus grands ateliers suisses spécialisés. Les 50 cadrans et le sertissage des boîtiers ont été conçus dans leurs ateliers qui permettent la pertinente cohabitation des savoir-faire historiques avec les nouvelles technologies pour conjuguer virtuosité manuelle et extrême précision.
Le directeur d’un atelier genevois s’est immédiatement enthousiasmé lors de la découverte des esquisses :
« J’ai crié au génie. Mais pourquoi cela n’a-t-il pas été fait avant ? Tout est possible dans l’art, encore fallait-il y penser ! Alors que l’usage en horlogerie traditionnelle est de ne pas mélanger les sertissages, ils sont ici agencés pour servir le design totalement novateur et c’est formidable de pouvoir jouer avec les différences de diamètres et d’angles des pierres. »
Les sertisseurs, les yeux plantés dans leurs binoculaires, n’ont pas délaissé les outils traditionnels. Préalablement à cette étape, des surfaces ont été réservées, en procédant mécaniquement par épargne, pour préparer le mitraillage.
L’intervention des sertisseurs qui piochent ensuite dans leur lot de pierres — dont la traçabilité est assurée par un laboratoire indépendant et le caratage contrôlé par les lapidaires — pour effectuer manuellement l’assemblage et l’ajustement des gemmes est décisive. Il n’y a pas deux pierres identiques et ce sont eux qui sont capables d’harmoniser la hauteur des diamants et de corriger la forme des emplacements usinés en amont par les machines pour obtenir un éclat régulier et la restitution d’un maximum de lumière. Ils disposent pour ce faire de nombreux outils, tels que petites fraises à repercer, échoppes, etc. Chaque grain de métal est ensuite rabattu autour de la pierre pour assurer sa stabilité et préservation. Chaque modèle terminé reçoit la discrète signature de l’artisan gravée dans un endroit invisible.
Le modèle RM 71-01 qui tourne en réalité virtuelle sur l’écran d’un développeur permet à ce dernier d’observer la lunette où l’emplacement de chaque pierre a été défini en fonction des divers sertis — neige et/ou grain — dictés par le dessin initial. Une tâche rendue plus complexe encore par la volonté de Cécile Guenat d’habiller l’intégralité des surfaces du boîtier tout en intégrant la surface apparente sur la lunette des vis spline en titane, un marqueur du style Richard Mille, et en prévoyant les indispensables liserés de sécurité aux bords intérieurs et extérieurs pour garantir l’étanchéité du modèle sans fragiliser la montre. Les effets recherchés dans le sertissage ont été approfondis par le polissage qui a permis de souligner les jeux de contraste. Neuf mois d’une équipe à temps plein ont été nécessaires pour parachever la réalisation de la série des cinq exemplaires des dix variantes.
Conjuguer la complexité particulière des cadrans aux spécificités de l’habillage de la RM 71-01 a nécessité l’intervention de cadraniers de métier. Eux seuls pouvaient mettre en valeur, par l’association de diverses techniques joaillières, les différences de niveaux prévues par la créatrice mais également par l’obligation de prévoir le passage des aiguilles, sur cette surface et cet espace excessivement restreints.
« Jamais autant de métiers n’auront été sollicités pour une seule pièce », insiste le directeur général de l’atelier situé à La Chaux-de-Fonds. Sertissage des diamants, pose à la main de nacre ou d’onyx, micro-usinage en 3D de l’or permettent d’obtenir différentes terminaisons. La vigilance extrême s’impose du fait que chaque étape risque d’endommager la précédente, par exemple en rayant la surface polie jouxtant celle que l’on sertit ou par déplacements involontaire de pierres que l’on tentait simplement de protéger d’autres interventions. « Dans tous ces cas, il faut tout recommencer à zéro », poursuit ce dernier, et l’on comprend dès lors pourquoi chaque cadran requiert environ cinq jours de travail. Le défi pour l’atelier tient à sa capacité de conjuguer les multiples contraintes techniques en restant fidèle aux dessins initiaux. Ainsi par exemple, la nécessité de ménager dans l’or « un chemin », autrement dit une ligne creuse pour garantir la netteté d’une finition entre une surface polie et une surface sablée juxtaposées. De même, sur un certain modèle, le choix a été fait de substituer la nacre de Tahiti à l’onyx pour remédier à une découpe jugée insuffisamment nette. « De telles adaptations n’empêchent pas de rester fidèles aux motifs et à l’esthétique des cadrans », assure le cadranier.
Cécile Guenat le confirme :
« Malgré certaines concessions à la technique, les reliefs et perspectives, les différences de niveau dans le décor, les inspirations Art déco et Arts premiers ont été parfaitement restitués. Si le dessin est un point de départ, c’est bien le travail des artisans qui assure la véritable naissance de la montre. »
STYLE
Magie graphique et technique
Les dix déclinaisons de la nouvelle RM 71-01 Tourbillon Automatique Talisman entremêlent hypertechnicité propre à Richard Mille et univers sculptural de la joaillerie d’art. Toute de grâce et de sophistication, cette montre féminine, dotée d’un mouvement à tourbillon développé par les équipes Richard Mille, le calibre CRMT1, intègre une nouvelle mécanique automatique, fine et ultraperformante exaltée par l’éclat des diamants, de la nacre, de l’onyx et des saphirs noirs.
La RM 71-01 Tourbillon Automatique Talisman abolit la distinction entre le joyau et son écrin. Mouvement, cadran et boîtier entretiennent un dialogue esthétique et technique, architectural et graphique, qui valorise simultanément fond et forme.
Le calibre tourbillon automatique squeletté, léger grâce à l’emploi de titane grade 5, est abrité dans un boîtier tonneau en or gris ou rouge qui, plus qu’une simple protection, est un véritable choix esthétique.
L’association des pierres précieuses et fines avec le titane et l’or affirme la cohérence de cette série limitée d’un nouveau style aussi structuré que rayonnant d’une inspiration enthousiaste.
Dans chacune des 10 interprétations, comme pour toute Richard Mille, la dynamique initiale provient du mouvement, ici le calibre CRMT1 qui effectue avec elles son voyage inaugural.
À coups de ponts ajourés, de lignes de force volontairement lisibles, le génie de la RM 71-01 tient à la conversion d’une énergie graphique en interprétation artistique. Ainsi, les lignes de la platine en titane ont orienté l’intuition créative de Cécile Guenat, directrice collections femme et dessinatrice des RM 71-01. Inspirée par la rigueur et la géométrie de l’Art déco, nourrie de références architecturales, elle a su en adapter l’esprit et la lettre dans un travail d’ornementation précieuse.
Il est vrai que la forme tonneau, signature de la marque, s’accorde naturellement avec les créations des années 1920 et 1930 comme en témoignent les axes du calibre prolongés par gravure sur les cadrans et boîtiers dont l’exécution est un enchantement autant qu’un enjeu de haute technicité. Par leur forme, leur emplacement et leur sens, les cadrans sertis suggèrent des masques, des tiares, voire des objets rituels.
Quelles que soient leurs variations évocatrices des mutations propres au vivant, celles-ci mettent toujours en valeur le tourbillon du calibre CRMT1. La platine qui protège la rotation reste dégagée pour toujours révéler le cœur battant de la montre.
En confiant à Cécile Guenat la création de ces dix éléments qui coiffent la partie centrale du mouvement, Richard Mille lui a laissé toute liberté d’aller interroger les formes et les volumes de l’Art déco comme de s’inspirer des Arts premiers qui ont influencé les formes géométriques et organiques présentes dans ses créations. Enfin, les grands traits élancés ne sont pas sans évoquer les lignes tendues de l’architecture newyorkaise appréciée de la créatrice mais n’occultent pas les éléments plus mécaniques consubstantiels de la marque, et dont la présence subtile laisse résonner les accents d’une empreinte plus profonde.
Les plaques d’or usinées et bombées sur 0,9 mm d’épaisseur maximum n’altèrent pas l’effet de volume et ces surfaces réservées à l’or, à la nacre, à l’onyx et au diamant sont bien sûr elles aussi intégrées dans le schéma vectoriel du sertissage et du mouvement.
Tripartite, la boîte de la RM 71-01 Tourbillon Automatique Talisman aux courbes tendues est conçue pour épouser parfaitement le poignet féminin. Sa carrure sertie disposée en éventail et en bandes, permet ainsi de diffuser la lumière des pierres selon les angles les plus rares. La lunette est diversement ornée de diamants qui varient en quantité, forme et nombre de carats selon les versions.
Son fond est gravé de bandes mates créant un contraste avec les brillances des pierres et du polissage sur toutes les autres faces de la pièce.
Produit d’un usinage de haute précision, ce travail de sculpture est perceptible sous toutes les facettes. La RM 71-01 rayonne dans toutes les directions, mais pas dans n’importe quel sens, comme en témoigne le moindre segment de pierres précieuses dont le dessin prolonge ou évoque systématiquement un vecteur interne du mouvement.
En annihilant la distinction entre intérieur et extérieur, Richard Mille renforce le caractère décoratif de cette montre dont toutes les surfaces sont désormais accessibles à une intervention proprement artistique.
C’est également pour cette raison qu’il inaugure au même moment un nouveau type de bracelets détaillés dans les peausseries d’alligator noir ou blanc avec retour en Velcro® noir sur cuir d’autruche ou fleur embossé. Ils viennent compléter la proposition initiale d’alligator noir ou blanc avec boucle en or sertie.
Tandis que les approches artisanales et artistiques se conjuguent dans le squelettage, le sertissage et la fabrication de cadrans, la mécanique elle-même, tout comme la sculpture, est ici support d’expression de la proportion idéale. Le Tourbillon Automatique Talisman ouvre donc la voie à une nouvelle phase de création horlogère et joaillière d’exception dans laquelle éléments de vocabulaire technique et esthétique de la marque s’affirment avec d’autant plus de force.
La RM 71-01 Tourbillon Automatique Talisman signale la vitalité de cet élan vers le féminin porté par Richard Mille. En libérant, pour les valoriser, les talents de ses propres équipes en matière de développement et d’énergie créative, Richard Mille franchit un cap dans l’autonomie, symbole d’une maturité assumée.
INNOVATION
Le tourbillon, précieuse technique
Richard Mille présente un calibre automatique à tourbillon entièrement développé par ses équipes. À ce huitième mouvement in-house et doté de tous les attributs de la marque vient donc s’ajouter la complication phare. De type squelette et de forme tonneau, le calibre CRMT1, essentiellement en titane et d’une épaisseur ne dépassant pas 6,2 mm, ne pèse que 8 grammes.
Jamais jusqu’alors le rotor à géométrie variable n’avait été intégré au cœur d’un calibre tourbillon. Il oscille au gré des mouvements du poignet et peut être ajusté par un horloger à l’activité de chacune, libérant ainsi cette dernière de toute contrainte liée au remontage. À l’exception du mécanisme de remontage et du barillet, identiques à ceux des calibres manufactures antérieurs, le CRMT1 est entièrement innovant.
« Le premier challenge a été de réaliser un mouvement tourbillon automatique susceptible de trouver place dans le volume étroit et bombé d’une boîte de RM 037 », explique Salvador Arbona, directeur technique mouvement. « Le second a été de l’aligner sur notre niveau de performances en matière de chronométrie, de remontage automatique et de résistance aux chocs. »
Richard Mille a démontré à maintes reprises en situation réelle que le tourbillon, dès lors qu’il est bien pensé, n’est plus une complication fragile.
« Nous avons insisté sur la résistance aux chocs de la cage et des ponts de tourbillon, » poursuit
Salvador Arbona. « Ambition plus difficile à satisfaire que l’on ne pense du fait que nous tenions à donner simultanément l’impression que la cage semble flotter en dehors de la platine et des ponts.
L’optimisation était indispensable pour permettre la résistance aux impacts lors des tests. »
Couronnement de la performance
C’est la quête permanente de la performance qui explique la présence, au cœur de la platine en titane grade 5 traité PVD noir, des rouages à profils de développante permettant un rendement optimal ainsi que d’un barillet à rotation rapide procurant 50 heures de réserve de marche. Usinés en interne, platine, ponts, cage de tourbillon et certaines pièces décolletées ont été soumis à de rigoureux tests de validation pour garantir la même résistance aux chocs que celle offerte par les montres les plus sportives de la marque.
Beauté intérieure
Les formes et la transparence du mouvement témoignent d’une démarche esthétique conçue comme une composante cruciale de la conception. La quête d’allègement a commencé par le travail de squelettage avec de grands axes longitudinaux et cintrés traversant le calibre pour en affiner les proportions et mettre en avant la cage de tourbillon, à 6 heures.
« Atteindre la légèreté voulue, » détaille
Salvador, « nous a incités à rechercher la transparence dans le mouvement tout en reprenant de manière subtile et équilibrée les courbes du boîtier. Les variations de largeur des contours des angles des ponts ont permis d’accentuer leur présence visuelle. »La modernité et la technicité des matériaux innovants n’en respectent pas moins les standards de la plus grande qualité et des finitions main.
« Ces angles “progressifs” sont un vrai casse-tête pour nos décorateurs. Nous avons même mis au point de complexes étirages manuels sur des surfaces courbes », poursuit ce dernier.
Discret mais présentLe calibre CRMT1 effectue son voyage inaugural à bord de la RM 71-01. Mais pas question de considérer cette montre féminine, précieuse, joaillière comme un frêle objet.
« C’est une montre faite pour être portée tous les jours, notamment parce qu’elle est automatique, » ajoute
Salvador Arbona. « Son architecture est assez discrète pour faire passer au premier plan le cadran, les aiguilles et l’habillage. » Plus encore, polyvalent et puissant, ce calibre pourrait intégrer d’autres complications. La restriction de ses dimensions et de son poids, sa résistance et son architecture le promettent indéniablement à de futurs développements.